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DIALOGUE INTERGÉNÉRATIONNEL CONTRE LES VIOLENCES BASÉES SUR LE GENRE : La jeunesse de Pikine – Guédiawaye donne de la voix grâce au PANEEG II
Le Centre de Sauvegarde de Pikine-Guédiawaye a vibré, ce mercredi, au rythme d’un dialogue profond, vibrant et plein d’espoir. À l’initiative du PASNEEG II (Projet d’Appui à la Stratégie Nationale pour l’Équité et l’Égalité de Genre), en partenariat avec la Direction Générale de la Protection Judiciaire et Sociale (DGPJS), une session de dialogue intergénérationnel sur les violences basées sur le genre (VBG) a réuni jeunes, adultes, autorités administratives, éducateurs et acteurs communautaires pour un échange franc et engagé.
Dans un pays où près de 31,9 % des femmes ont subi au moins une forme de violence au cours des 12 derniers mois (ENR-VFFS 2023), ces rencontres ne relèvent pas du luxe mais de l’urgence. À travers cette session, le PASNEEG II réaffirme sa volonté de bâtir un changement structurel et culturel autour des VBG, dans la droite ligne de l’Objectif de Développement Durable n°5 et des ambitions du Plan Sénégal Émergent (PSE).
Les échanges, marqués par une forte participation des enfants et des adolescents dont de nombreuses filles en tant que porte-paroles ont permis de lever le voile sur des réalités souvent tues : violences domestiques, agressions sexuelles, cyber-harcèlement, micro-agressions verbales et psychologiques. Les jeunes ont non seulement dénoncé, mais proposé des solutions concrètes, parfois issues des valeurs et mécanismes traditionnels de leurs communautés.
Monsieur Oumar Ndiaye, inspecteur de l’éducation surveillée et de la protection sociale à la Cour d’appel de Dakar, salue cette approche. « Ce dialogue intergénérationnel est symbolique. Voir les enfants parler, s’affirmer, proposer des solutions… C’est cela, le véritable changement. Le changement se fera avec la jeunesse, mais il ne se fera jamais sans les femmes », a-t-il déclaré.
Comme l’a rappelé le professeur Fatou Diop-Sall, sociologue et chercheuse, la violence basée sur le genre n’est pas un fait isolé, mais le reflet de normes patriarcales, d’inégalités profondément ancrées dans la société. Ces violences, qu’elles soient physiques, psychologiques ou numériques, impactent lourdement la santé mentale et l’avenir scolaire des jeunes, notamment des filles.
Les interventions ont aussi mis l’accent sur l’émergence des violences en milieu scolaire et sur Internet, avec une prévalence grandissante du cyber-harcèlement.
Landingue Diatta, adjoint au sous-préfet de Sam Notaire, souligne : « L’État fait des efforts, mais la toile est un monde vaste que les enfants maîtrisent mieux que les parents. Il faut renforcer la sensibilisation, encourager l’autoprotection et impliquer toutes les parties prenantes. »
Au-delà de la sensibilisation, le PASNEEG II vise un ancrage durable du changement social par la valorisation des stratégies endogènes, la responsabilisation des communautés et l’engagement actif des jeunes et des femmes. L’objectif est de transformer les mentalités, de casser les tabous et de créer un environnement favorable à la prévention et à l’éradication des VBG.
En effet, malgré l’existence d’un arsenal juridique conséquent, les violences persistent, surtout dans les sphères familiales et communautaires. C’est pourquoi cette initiative du PASNEEG II, appuyée par le Gouvernement italien, marque un tournant vers des solutions inclusives, participatives et intergénérationnelles.
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