Faire en sorte que la loi sur la parité profite davantage aux femmes est le vœu que compte concrétiser la députée Awa Seck. Cette dernière promet de se battre, avec ses collègues parlementaires, pour y arriver. Elle l’a fait savoir hier, lors d’un atelier organisé par le Groupe thématique genre pour discuter des enjeux liés aux droits, à l’égalité et à l’autonomisation des femmes. Par Amadou MBODJI – 

La loi sur la  parité a été votée sous le régime du Président Abdoulaye Wade. C’est une loi qui permet l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et aux fonctions électives, ainsi qu’aux responsabilités professionnelles et sociales. Si les femmes sénégalaises s’en réjouissent, elles en veulent davantage, comme c’est le cas de la députée Awa Seck. Vice-présidente de la Com­mission santé, affaires sociales et solidarité de l’Assemblée nationale, la députée entend se battre, avec les autres parlementaires, pour faire évoluer cette loi sur la parité. «La parité hommes-femmes est de 41 à 45%. Nous voulons qu’avant la fin de notre mandature, les femmes soient davantage promues. Nous ferons en sorte que la parité hommes-femmes soit portée à 90%, à défaut des 100%», a déclaré la députée.
De mobilité réduite, la députée a fait montre de son engagement vis-à-vis des questions relatives à ses collègues femmes moins représentées dans l’actuel gouvernement, avec 4 postes ministériels sur 25. La députée intervenait hier, lors d’un atelier organisé par le Groupe thématique genre pour discuter des enjeux liés aux droits, à l’égalité et à l’autonomisation des femmes.

Le processus de révision des dispositions législatives et réglementaires discriminatoires à l’égard des femmes a fait l’objet de discussions durant la rencontre. Auparavant, un Comité technique de révision des textes législatifs et réglementaires  a été constitué sous l’autorité du Garde des sceaux, ministre de la Justice, en vertu de l’arrêté n°00936 du 27 janvier 2016. Ce comité a étudié et proposé la révision et l’harmonisation des lois et règlements nationaux avec les conventions internationales ratifiées par l’Etat du Sénégal. Cependant, depuis la remise des conclusions de ce comité, il n’y a eu aucune avancée concrète dans la mise en œuvre des réformes proposées, selon les organisateurs de cette rencontre.

Cet atelier constituera ainsi un moment décisif pour relancer le processus de révision et de mise en œuvre des réformes, en réunissant les parties prenantes autour des priorités stratégiques de la Plateforme de Beijing et en mettant l’accent sur l’importance de la révision des lois discriminatoires pour une égalité réelle entre les femmes et les hommes.

Il s’agira, selon Youssouf Djitté, directeur de Cabinet de la ministre de la Famille et des solidarités, de «travailler en profondeur sur les propositions de réformes qui ont été formulées». «Moi, j’ai l’habitude de dire que le point de départ, c’est la Constitution, qui consacre quand même le principe d’égalité de tous les citoyens devant la loi, ainsi que l’égalité des citoyens devant les charges publiques. Si dans le droit positif sénégalais, il y a des dispositions qui ne sont pas conformes à la Constitution, il est tout à fait judicieux de les aligner à la Constitution qui est la loi fondamentale du pays», fait savoir M. Djitté. Les femmes comptent sur les hommes pour arriver à concrétiser leur autonomisation.
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